le pape, charles quint et françois 1er
Charles Quint fait une entrée triomphale à Rome le 15 avril 1536. Il renoue ainsi avec la papauté depuis le sac de Rome. Entrée d’autant plus triomphale car il arrive comme le héros de la chrétienté depuis l’expédition de Tunis, le chef de guerre catholique qui a soumis le royaume de Tunisie. D’autant plus qu’aucun empereur jusqu’à Fréderic III n’avait fait une telle entrée à Rome. Entrée qui met en exergue la figure de cet empereur et qui lui permet de laver l’affront du sac de Rome qui l’avait ternie. Entre le 5 et le 17 avril, il demeure à Rome et participe à toutes les cérémonies de la semaine sainte en revêtant ses habits impériaux. Il prononce ce discours devant le pape, le collège des cardinaux et un certain nombre d’évêques et de personnalités diplomatiques. La particularité de ce discours étudié par Morel-Fatio est que c’est le premier discours en espagnol que prononce un empereur devant le pape alors que la langue diplomatique est normalement le latin. Charles a fait le choix de l’espagnol car elle montre l’importance de l’Espagne aux yeux de la couronne. Le fait qu’il prononce ce texte en espagnol est qu’il s’agit d’une improvisation devant des gens qui ne comprennent pas cette langue. Très peu de gens ont compris ce discours dont l’ambassadeur français qui va devoir le traduire. Discours pas neutre car il s’agit d’un réquisitoire contre François 1er et d’une alcarade contre lui qui se présente comme l’eternel ennemi de Charles, un ennemi de la chrétienté. Il profite de cette entrée à Rome et de sa position de force pour déprécier son adversaire et montrer à quel point le roi de France est ennemi de dieu. Discours qui permet de dresser un portrait de François 1er : son soutien et son financement à la ligue de Smalkalde donc image d’un hérétique. Ce discours a souvent été perçu comme l’apogée de l’empire de Charles Quint car il est l’entier souverain de l’Europe à ce moment la : il a vaincu tous ses adversaires.