Le paracétamol
Dossier Pharmacotoxicologie appliquée
* INTRODUCTION
Le paracétamol, encore appelé acétaminophène , est très largement prescrit et autoconsommé par la population. En vente libre sous de multiples formes galéniques, il constitue la substance active de nombreuses spécialités médicamenteuses pour traiter des douleurs nociceptives.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fournit un outil pour caractériser et hiérarchiser les douleurs par excès de nociception en 3 paliers distincts de la plus légère à la plus intense.
De ce fait, le paracétamol proposé au 1er palier, est un antalgique non opioïde et antipyrétique de 1ere intention, dont l’indication se limite aux douleurs d’intensité faibles à modérées notamment le traitement symptomatique des douleurs bénignes et de la fièvre. * Historique :
Bien que l’utilisation d’antipyrétique (pour lutter contre la fièvre) remonte à l’Antiquité grâce aux décoctions de feuilles de saule, le premier produit dont dérive le paracétamol par hydroxylation est l’acétanilide, introduite en thérapeutique en 1886. La mise en évidence de ce premier antipyrétique non salicylé fait suite à une découverte de manière totalement fortuite de Cahn et Hepp, médecins travaillant sur des parasitoses intestinales .Cependant, l’acétaniline, très toxique, intéresse de nombreux chercheurs afin d’élaborer des drogues dérivées et mieux tolérées.
Ainsi, la phénacétine dérivé acétylé de l’acétanilide est utilisé dès 1887. Malgré la mise en évidence des propriétés antipyrétiques et analgésiques du paracétamol, introduit pour la 1ere fois par Von Mering en 1893, l’utilisation du paracétamol ne se généralisera qu’à partir des années 1960 ,après une période d’abandon par crainte de toxicité rénale. Il aura fallu la démonstration que la phénacétine, plus utilisée à cette époque, quant à elle, réellement néphrotoxique , pour que le paracétamol soit réhabilité,notamment après la fin de la seconde guerre mondiale en