Le parapluie
C'est au début des années 50 que Charles Brassens, auteur, compositeur et interprète de chansons françaises, sort La Mauvaise Réputation, un de ses premiers albums, dont est extrait «Le parapluie». Les paroles de ce dernier correspondent, compte de la structure en vers et de la tonalité employée, à un poème lyrique. Le narrateur évoque une rencontre amoureuse entre lui-même et une femme qui finit par l'abandonner. Si des conditions extérieures contribuent dans un premier temps à un rapprochement, rien ne pourra empêcher la séparation de deux personnages apparemment différents, voire opposés.
D'abord, Brassens dépeint une brève histoire d'amour favorisée par des facteurs externes aux personnes concernées.
Le narrateur précise d'emblée qu'«il pleuvait fort» et qu'il a, contrairement à la femme, un parapluie sur lui. Le champ lexical de la pluie peut même être qualifié de fil conducteur, tellement il est présent du début à la fin du poème. Au-delà du parapluie et du verbe «pleuvait», les termes suivants sont dans ce contexte également à relever: «eau», «eau du ciel», «déluge», «orage», «barrage». En délaissant le mot pluie en faveur de sa périphrase («eau du ciel»), l'auteur procède à l'enjolivement d'un phénomène naturel d'habitude considéré désagréable. Il le fait pour souligner que l'expérience vécue par le narrateur donne naissance à quelque chose de positif en dépit de l'adversité du temps. Ce sentiment est renforcé par la comparaison qui suit. Le narrateur souhaite qu'il pleuve «comme au déluge» afin de pouvoir rester «quarante jours, quarante nuit» avec la femme qu'il a rencontrée. De nouveau, l'auteur associe un phénomène négatif, voire destructeur («le déluge») à un sentiment plaisant. Cette fois-ci, il introduit même un élément mythique, la référence à l'Ancien Testament, et plus particulièrement à l'Arche de Noé, étant explicite.
À côté de la météo, le lieu de rencontre peut lui aussi être considéré comme une