Le partage des provinces romaine
Le partage des provinces avec le Sénat
12 « Ce fut de cette manière qu'il se fit confirmer l'Empire (hegemonia) par le Sénat et par le peuple. Voulant néanmoins paraître populaire, il se chargea de la surveillance et de la direction de toutes les affaires publiques, parce qu'elles réclamaient des soins, mais il déclara qu'il ne gouvernerait pas seul toutes les provinces, et que celles dont il aurait le gouvernement, il ne les garderait pas tout le temps ; il remit au Sénat les plus faibles comme étant pacifiées et exemptes de guerre ; quant aux plus fortes, il les retint comme présentant des périls et des dangers, soit parce qu'elles étaient voisines des ennemis, soit parce qu'elles étaient capables encore, par elles-mêmes, d'entreprendre quelque grande révolte ; c'était en apparence pour que le Sénat pût sans crainte jouir des plus belles, tandis que, lui, il aurait les fatigues et les dangers, mais en réalité pour que, sous ce prétexte, les autres fussent sans armes et sans forces, tandis que lui seul aurait des armées à sa disposition et entretiendrait des soldats. Pour ces motifs, il fut résolu que l'Afrique et la Numidie, l'Asie et la Grèce avec l'Épire, la Dalmatie, la Macédoine, la Sicile, la Crète avec la Libye Cyrénaïque, la Bithynie avec le Pont qui y confine, la Sardaigne et la Bétique appartiendraient au peuple et au Sénat ; et que César aurait le reste de l'Espagne, la Tarraconaise et la Lusitanie, ainsi que toutes les Gaules la Narbonnaise, la Lyonnaise, l'Aquitaine et la Celtique, avec leurs colonies. Quelques Celtes, en effet, que nous appelons Germains, occupant toute la Celtique voisine du Rhin, ont fait donner le nom de Germanie tant à la partie supérieure c'est-à-dire à celle qui commence aux sources du fleuve, qu'à la partie inférieure, c'est-à-dire à celle qui s'étend jusqu'à l'océan Britannique. Ces provinces donc, ainsi que la Coelé-Syrie, la Phénicie, Chypre