Le personage de meursault
Un anti-héros :
Le personnage de Meursault ne ressemble pas aux personnages de roman du XIXe siècle comme on en trouve chez Balzac par exemple. Il a un nom mais pas de prénom (on ignore comment Marie l'appelle. On sait qu'il n'est pas très riche, sa profession est à peine évoquée : employé de bureau, il s'occupe de « connaissements » (p. 43), de récépissés du chargement des marchandises transportées par un bateau. Il travaille dans une compagnie maritime. Son aspect physique est passé sous silence (il a un dégoût pour les gens qui ont la peau blanche). De son passé on ne sait pas grand chose : études interrompues, vie avec sa mère. On apprend qu'il a un temps séjourné à Paris (p. 70). Les lecteurs l'ont jugé parfois comme un nouveau Christ, parfois comme un attardé mental. Certains critiques l'estiment représentatif d'une époque (comme le René de Chateaubriand). Mais chez les personnages de roman du XIXe, il existe un lien entre leur caractère, leur hérédité et leur condition sociale. Pour Meursault on ne peut pas dire que ce soit le cas. S'il a tué, rien ne paraissait l'y prédisposer. 11 n'est déterminé par rien sinon par la pulsion et le hasard. Meursault remet en question la notion de personnalité telle que l'entend l'humanisme traditionnel (voir le « Nouveau Roman »).
L'étrangeté de Meursault
On peut trouver chez lui des attitudes étranges : • sa nonchalance, il dort beaucoup. Il s'assoupit dans l'autobus qui le conduit à l'asile, devant le cercueil, puis se réjouit à la perspective de dormir « pendant douze heures » (p. 31). Le lendemain il a de la peine à se lever, il dort « jusqu'à dix heures ». Quand Raymond vient frapper à sa porte, il le trouvé couché (p. 62). Il bâille quand Salamano lui raconte son histoire, enfin, il dort dans sa cellule de seize à dix-huit heures par jour. (f> • i ? ?) • Son indifférence : il est indifférent à son avenir quand son patron lui propose