Le personnage principal s'appelle Meursault. Le nom du narrateur n'est sans doute pas anodin. On peut en effet penser à « meur » qui renvoie à la fois à la mer et au meurtre et « sault » qui fait phonétiquement référence au soleil. Nous constatons une absence de portrait physique, sans doute parce que de cette façon, le lecteur peut plus facilement s'y identifier. On ne connait que son nom et son appartenance socioprofessionnelle. C'est un personnage qui vit dans une rare insensibilité et indifférence : « aujourd’hui, maman est morte ». Cette phrase liminaire est un simple constat froid et distant, c'est une phrase quasi administrative. Lors du décès de sa mère, il pense à l’organisation de son voyage, au nombre de jours où il partira, à prévenir son patron mais très peu à sa mère. C’est une constatation, sans aucune émotion. Pourtant, « maman » est un mot qui implique une intimité familiale. De plus, il ne pense pas à elle mais simplement à l’organisation des obsèques. C'est un homme morose qui fait l'impasse sur les principes et les valeurs reconnus par l'humanité : comme la mort, le mariage, la sociabilité, la famille. Il se comporte comme si la vie n’avait pas de sens. Il est d’un caractère renfermé et taciturne, il ne s’interroge pas souvent. Ses besoins physiques dérangent souvent ses sentiments. Il refuse de mentir et peut-être de se mentir. Il ne croit pas en Dieu et ne croit pas qu'il y a une vie après la mort. Le roman se déroule de façon chronologique durant lequel Meursault témoigne de ses moindres faits et gestes, les plus précis décrits par des odeurs, la chaleur ou encore la luminosité. Dans la première partie du roman, son caractère et son comportement peuvent être assimilés à ceux d'un enfant : il est inapte à peser le pour et le contre, le bien et le mal, et incapable de mesurer les conséquences de ses actes. Il suit ses envies spontanées « j'ai eu envie de fumer... alors j'ai fumé. » Dans la deuxième partie, Meursault emprisonné est