Le personnage de roman peut-il acquérir la complexité et le mystère d'un être vivant ?
Le sujet est une question qui invite à réfléchir sur le statut du personnage. Cette réflexion doit être nuancée.
La question contient un présupposé : un être vivant et complexe et mystérieux, c'est-à-dire que sa psychologie intime peut nous échapper, ses actes ne sont pas toujours cohérents, ni reliés les uns aux autres par un enchaînement logique intelligible.
Un personnage de roman peut-il être aussi opaque ? Le romancier construit un personnage dans un but déterminé. Le personnage a souvent un caractère complexe, que reflètent ses actions.
2. La problématique
Il s'agit de s'interroger sur le rapport du personnage de roman à la réalité : dans quelle mesure n'est-il qu'une construction schématique ? Ne peut-il pas parfois résister à l'interprétation ?
3. Le plan détaillé
I. Le personnage de roman est une simplification d'être vivant.
a) Il peut n'être qu'un « type » ou une fonction : un personnage romanesque secondaire a souvent une psychologie sommaire.
b) Ses actes sont déterminés par son caractère : il y a une cohérence entre ce que fait le personnage et ce que l'on sait de lui.
c) Il est une « construction » romanesque : il n'existe que par le regard du narrateur, qui éclaire ses actions (omniscience) ou adopte son point de vue (point de vue interne). Un être romanesque ne peut être perçu ainsi dans la vie réelle.
II. Le personnage de roman peut pourtant donner l'illusion de vérité et de mystère.
a) Il peut faire « concurrence à l'état-civil » (Balzac). Le roman réaliste dote le personnage d'une identité parfois unique et mouvante (ex. : Lucien dans Illusions perdues).
b) Il peut conserver une part de mystère. Le personnage agit sans qu'on nous dise pourquoi (ex. : Aliochka dans Les Frères Karamazoff).
c) Il peut acquérir une dimension mythique. Certains personnages de roman n'épuisent pas les interprétations (ex. : Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir).
III. Le personnage de roman se trouve entre le désir de