Le personnage d'agrippine
Que m’importe, après tout, que Néron plus fidèle,
D’une longue vertu laisse un jour le modèle ? Ainsi qu'elle répond au compliment adressé à Néron par Albine, quand elle le félicitait de gouverner Rome comme au temps de la république (« Rome depuis deux ans par ses soins gouvernée / Au temps de ses consuls croit être retournée » v.27-28). Autrement dit : elle ne l’a pas mis au pouvoir pour qu’il gouverne démocratiquement. Mais alors, pourquoi est-elle si mécontente ? Ah ! que de la patrie il soit, s’il veut, le père ;
Mais qu’il songe un peu plus qu’Agrippine est sa mère. Autrement dit, qu'il soit un tyran ou un bon prince, elle s'en moque ... Ce qu'elle veut c'est qu'il lui obéisse!
Ce cynisme politique, cet appétit de pouvoir, et cet orgueil blessé de mère autoritaire qui voit son fils lui échapper, c'est tout le caractère d'Agrippine qui se dévoile au détour du texte. Finalement, Agrippine n'apparaît pas beaucoup moins monstrueuse que son fils.
Conclusion partielle / Transition Dés ce début de pièce, les éléments d'une action tragique sont donc en place : prédiction de la "fureur" (la folie) de Néron, indication du destin familial qui le prédestine à la tyrannie