Le petit chaperon
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Au sens actuel de catastrophe. La fortune était le destin, bon ou mauvais. « Faire contre mauvaise fortune, bon cœur », faire preuve de courage dans l’adversité.
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
Courroux = colère divine. Traits = flèches envoyées par les Dieux de l’Olympe. (cf. Artémis/Diane…Zeus…)
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
Événement imprévisible = accident
On fait de pareils dévouements :
Se sacrifier, donner sa vie.
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,
« Goinfre », gourmandise excessive. Louis XIV avait un appétit de Lion.
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Le Berger représenterait Fouquet, ami de La Fontaine, arrêté par le Roi. Fouquet était surintendant des Finances : « il tondait la laine sur le dos des moutons (les contribuables) ». Le rejet donne un ton inquiétant.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Ton hypocrite ou ironique, tous les courtisans comprennent qu’il n’en est pas question.
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse. »
Les gutturales et les labiales en font une sorte de verdict sans jugement préalable.
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
Le Renard ne s’accuse de rien, il excuse le Roi en dévalorisant les moutons. Tous ceux qui n’étaient pas nobles, d’épée ou de robe étaient des « canailles ».
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Étant de ces gens-là qui sur les animaux
cf.