Le petit cheval blanc
Ce poème est une allégorie parfaitement construite. Une histoire simple à première vue. Un cheval blanc qui meurt tué par la foudre. Une histoire banale ainsi qu’un vocabulaire banale qui donne un air presque enfantin à cette complainte de Paul Fort. C’est d’ailleurs pour cela que George Brassens l’a inscrite à son répertoire. Quelque chose de mystérieux l’a attiré dans ce texte. La tragédie mise en relatif donne un tout autre sens à cette complainte enfantine. L’utilisation très poétique de l’opposition entre les mots << ni derrière ni devant >>, l’insertion d’un décor naturel immense et sombre, ainsi que la répétition de certains termes nous permettent de porter un tout autre regard sur cette complainte.
Pour moi ce texte est une œuvre d’art puisque il représente quelque chose d’extrêmement important avec une simplicité digne des plus grands dramaturges. D’après les dires de l’analyste Michel Lavergne le petit cheval blanc représente le poète, l'artiste, le résistant voire même Jésus Christ. Or, après avoir moi-même lu et analysé chaque vers de la complainte, je crois que Paul Fort n’avait pas écrit celle-ci en désignant le cheval blanc comme un poète, un artiste ou un personnage quelconque, mais quelque chose de plus élémentaire. Le cheval blanc représente l’espoir ou une source d’espoir. Le décor, le mauvais temps, la recherche du printemps qui n’est ni devant ni derrière, l’impasse. Toutes les images créées par le texte sont grise, noir et sombre. Quel est la dernière chose à laquelle nous puissions nous accrocher lorsque nous ne voyons plus aucune solution ni derrière ni devant? << Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant>>. Le fait de voir un jour le printemps est ce que le cheval blanc a comme but c’est ce qu’il recherche, c’est ce qui le maintien en vie. Or, qui ou quoi nous guide lorsque tout est noir autour de soi? <<Mais toujours il était content, menant les gars du