Le plaisir est-il libre?
« Plaisir, Maître souverain des hommes et des dieux devant qui tout disparaît, jusqu'à la raison même» disait Mulien Offroy De La Mettrie. Pour lui le plaisir, supérieur, presque divin, ne souffre aucune domination, aucune entrave et serait donc libre. Cependant, dans la société hédoniste actuelle le plaisir nécessite un contrôle afin de préserver la société du chaos. Il est ainsi encadré par des lois, extérieures comme intérieures. Le plaisir n’apparait donc pas libre. Mais qu’entend-t-on réellement par libre ? Le plaisir induit naturellement la notion de contrôle mais il existe une seconde conception, celle de l’indépendance. Dans la pensée commune, le plaisir provient d’une source : « ça me fait plaisir » le plaisir est donc inhérent à un objet qui en est la cause. Il peut en outre dépendre des objectifs de chacun à l’exemple des plaisirs intéressés, d’une situation sociale, des modes et goûts d’une époque, etc. Le plaisir, à travers une telle vision est donc non pas libre mais lié. Mais derrière ce point de vue traditionnel, peut-on concevoir un plaisir affranchit de tout contrôle ? Existe-t-il une forme de plaisir spontané et indépendant ? Le plaisir est une expérience personnelle subjective qui ne dépend donc pas de l’extérieur mais des caractéristiques internes du sujet et, en accordance avec le principe de liberté de l’individu, qui ne suppose pas de contrôle extérieur. Toutefois, certains plaisirs induisent des conséquences extérieures néfastes qui imposent une régulation interne ou externe au sujet. En outre, la sensibilité du sujet varie en fonction de son environnement, tout comme ses plaisirs : il n’existe donc pas de plaisirs indépendants qui induisent un rapport sensible au monde, seuls les plaisirs purement spirituels et contemplatifs supposent une liberté absolue.
En effet, le plaisir est un phénomène subjectif qui dépend de la sensibilité interne du sujet. Par conséquent, il ne présuppose pas de domination ou