Le pompiste
Après ce voyage, plus rien n'a été pareil. Les attentions du quotidien n'étaient plus qu'un lointain souvenir. La vie était devenue un enfer. Je m'éloignais de plus en plus d'elle pour me réfugier vers cette station d'essence où je connaissais son propriétaire. Étant très sympathique et très accueillant, il eut l'amabilité de me laisser la chambre d'appoint à ma guise vu que la plupart des personnes qu'il croisait ne s’arrêtaient que pour faire le plein de leur automobile.
Je restais dormir selon l'humeur de ma femme trois à quatre jours parfois même je m'isolais dans cette chambre une semaine, tout ceci pour éviter les colères monstres de cette femme.
Après plus d'un an d'allers et retours, mon ami me prit à part et me dit mot pour mot : « - Si la situation ne s'arrange toujours pas avec ta femme, je pars à la retraite dans un mois, reprends mon affaire à la station et laisse-là tomber. D'ici là, tu auras le temps de repenser à tout cela et si tu es d'accord avec ma proposition préviens-moi. »
Un mois pour réfléchir... A l'instant où il m’annonça ceci, mon choix était déjà tout fait. Je voulais abandonner ma femme à tout prix et une occasion unique se présentait à moi, pourquoi refuser ? Mais je pris tout de même ce mois pour me concentrer sur mes vrais sentiments envers cette femme qu'autre fois j'appelais « Mon amour ».
Ainsi je restai un mois entier dans notre maison familiale, à m'occuper de ma femme aimée, sans qu'elle puisse se douter un seul instant de la proposition qu'on m'avait faite. Le climat ambiant y était toujours aussi délétère, mais