Le Pont De Rouen
C'est en 1896 que Pissarro commence à peindre "Le Pont Boieldieu à Rouen, soleil couchant, temps brumeux", surement influencé par "Les Cathédrales" de Monet. Cette huile sur toile d'une hauteur de 54 cm pour une largeur de 65 cm représente « un motif de pont de fer par un temps mouillé, avec tout un grand trafic de voitures, piétons, travailleurs sur les quais, bateaux, fumée, brume dans les lointains, très vivant et très mouvementé »
Cette œuvre, conservée au Musée des Beaux-Arts de Rouen, compte parmi les chefs-d'œuvre du paysage urbain et se rattache à l'impressionnisme.
Comme dans l'incipit de "Thérèse Raquin" d'Emile Zola, ce tableau représente un pont (dans "Thérèse Raquin" le pont IX de Paris ; ici le pont de Rouen). On trouve des zones plus ou moins obscures, comme sous le pont, ou lumineuses, comme la ville. L'artiste français met donc en avant la luminosité et l'obscurité dans son œuvre. On peut aussi prendre en compte la brume qui cache peut-être quelque chose. Toutes ses caractéristiques peuvent évoquer la peur. La scène décrite par Zola dans l'incipit de "Thérèse Raquin" et cette huile sur toile se ressemblent donc étrangement. Pissarro représente ainsi les lieux avec précision, en jouant avec les contrastes lumineux, ce qui donne un côté mystérieux au tableau.