Le pont mirabeau
Le pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les yeux dans les yeux restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Première parution dans Les Soirées de Paris n°1 (1912)
Puis recueilli dans Alcools (1913)
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Questions
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1) Versification : observez et décrivez le jeu des mètres (les mètres apparents et les mètres réels) et celui des rimes. Définissez la structure strophique qui en découle. Repérez une diérèse et examinez la place des césures, le jeu des cadences (majeures ou mineures). Observez et décrivez l’effet produit par le retour périodique du refrain.
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2) Ponctuation et type des phrases : efforcez-vous de restituer au texte la ponctuation qu’Apollinaire a délibérément omise. N’y a-t-il pas des cas où l’on se heurte à une ambiguïté syntaxique (deux ponctuations, deux constructions possibles de la phrase) ? Montrez comment au long du poème varient les modalités (type des phrases) et quel est l’effet produit par ce jeu des modalités.