LE PORTRAIT
Cette séance de lecture-écriture peut s’inscrire, en classe de 5ème, dans une courte séquence portant sur le portrait, à travers un groupement d’extraits de romans de chevalerie et se poursuivre par l’étude du portrait valorisateur de Lancelot, au cours d’une séance d’étude de la langue consacrée aux degrés de l’adjectif qualificatif
Objectif : Comment construire un portrait dévalorisateur ? Un rustre qui ressemblait à un Maure, d’une laideur et d’une hideur extrêmes, - si laid qu’on ne saurait le décrire,- était assis sur une souche, une grande massue à la main. Je m’approchai du rustre ; je vis qu’il avait une tête énorme, plus grosse que celle d’un roncin(1) ou d’une autre bête, des cheveux en mèches, un front pelé, qui avait plus de deux mains de large, des oreilles moussues et immenses, comme celles d’un éléphant, des sourcils énormes, un visage plat, des yeux de chouette, un nez de chat, une bouche fendue comme un loup, des dents de sanglier, pointues et rousses, une barbe noire, des moustaches en broussaille, et le menton soudé à la poitrine, une échine longue, tordue et bossue. Il était appuyé sur sa massue, habillé d’un vêtement extraordinaire, où n’entrait ni lin ni laine ; c’étaient deux peaux de taureau ou de bœuf, nouvellement écorchées, qu’il avait attachées à son cou.
Le rustre sauta sur ses pieds dès qu’il me vit m’approcher. Je ne sais s’il voulait porter la main sur moi, ni quelles étaient ses intentions, en tout cas je me mis en état de me défendre jusqu’au moment où je vis qu’il restait debout, sans bouger ni faire un mouvement ; il était monté sur un tronc et il avait bien dix-sept pieds(2) de haut.
1.roncin : cheval de charge ou de travail.
2.Pied : un pied valait 32,4 cm.
I . ORGANISATION DU PORTRAIT :
1) Ordre suivi