Le pouvoir de l'image
Mais il va de soit que ce qui est montré à la télévision n’est pas la réalité. Il y a reconstruction, dramatisation, donc simulacre( semblant) , spectacle. Ces deux derniers mots doivent être entendus sans aucune connotation péjorative. Ils sont la condition même de la lisibilité du message télévisuel. Le « spectacle » signifie seulement l’arbitraire et l’illusion ( fausse perception) indispensables à l’appréhension(pressentiment) et à la mise en forme du message par le concepteur.
Dire que la production télévisée est une recopie du réel ne signifie donc pas qu’il existe une objectivité des images, cela veut dire cependant d’une part que ce qui s’imprime sur la pellicule ou la bande vidéo est issu nécessairement de la réalité, du monde visible, d’autre part que fréquemment des éléments de réalité, signifiants ou non, s’intègrent au message indépendamment de la volonté de celui qui met en image.
Ainsi l’une des caractéristiques de l’activité de télévision, comparée à d’autres activités d’expression, est qu’une grande partie du message est autonome par rapport à celui qui met en images ou qui conçoit l’émission…
Il y a donc toujours simultanément dans l’image une reproduction de la réalité et une signification intentionnelle, apportée par l’auteur. Mais l’on comprend que la reproduction déborde toujours la signification intentionnelle et offre une pluralité de significations aléatoires (imprévisibles) qui sont la manifestation de la présence du réel. C’est la conséquence du double statut de l’image : elle exprime plus que