Le président de la république et le premier ministre
En 1958, les constituants de la Ve République on voulu réaffirmer la place et les pouvoirs du Président de la République. En effet, De Gaulle explique en partie l'échec de la IVe République par la faiblesse du Président de la République face à un Parlement et l'équivalent de notre Premier ministre omnipotents. Les rédacteurs de la constitution de 1958 posent alors le Président de la République comme la très haute autorité. Le président est l’arbitre, celui par lequel la paix politique, sociale et les choix fondamentaux sont assurés.
Mais la révision constitutionnelle de 1962 modifie alors ces données, lorsqu’elle prévoit l’élection du Président au suffrage universel direct. Le texte ne change pas mais la fonction de Président de la République évolue fatalement dans les faits. Elu directement par une majorité de citoyens, il est porteur de leur message et d’arbitre, le Président de la République est peu à peu devenu acteur. En 1993, Michel Rocard affirmait même: « Le Premier ministre n'est rien ». L'ex-Premier ministre de François Mitterrand vise alors ce phénomène d'hyperprésidence qui se dessine de plus en plus dans la pratique institutionnelle.
Cependant, selon les articles 20 et 21 de la constitution, c'est bel et bien le Premier ministre qui dirige l'action du Gouvernement, et ce dernier qui détermine et conduit la politique de la nation.
Le pouvoir exécutif se présente alors comme un pouvoir bicéphale. La lecture du texte constitutionnel vient d'ailleurs conforter cette idée d'un gouvernement à deux têtes. Si le pouvoir exécutif n'y est pas défini en soi, on déduit facilement qu'il est détenu conjointement par le Président de la République et par le Premier ministre.
Alors, qu'en est-il des relations entre les deux têtes de l'exécutif?
Ces relations dépendent principalement de la conjoncture politique. En temps de concordance entre le Président