Le premier ministre vassal du président
Depuis 1958 le premier ministre tient une place importante au sein des institutions, mais il se trouve que l’article 5 de la constitution française prévoit que le Président veille au respect de la constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et la continuité de l'Etat C'est pourquoi la constitution de 1958 lui attribue des prérogatives plus importantes, à la hauteur de sa fonction primordiale. Le président n’est donc plus acteur parmi les autres de la vie politique, il en est le cœur et le moteur.
Le premier ministre, quant à lui, est le chef du gouvernement. C’est le président de la République qui le nomme et qui met fin à ses fonctions. Le premier ministre est responsable devant l’Assemblée Nationale, il porte la responsabilité politique, alors que le président de la république n’est en aucun cas concerné par cette tâche. Le premier ministre est considéré sous la Ve République comme le chef du gouvernement puisqu’il dirige l’action de celui-ci. Il est aussi responsable de la défense nationale et assure l’exécution des lois. Ainsi, le premier ministre dispose donc de nombreux pouvoirs dont certains sont partagés avec le Président.
Le pouvoir exécutif sous la Ve République est un pouvoir dyarchique dont sont à la tête le Président et le premier Ministre. Certes la Constitution met en place une collaboration entre ces deux protagonistes, mais il semble que celle-ci varie dans la pratique, selon que l’on soit dans une période « normale » ou de cohabitation et que l’on aboutisse peu à peu à la disparition de la frontière entre les pouvoirs du chef de l’Etat et ceux du chef du gouvernement. Ainsi, il se pose donc la question de savoir si l’évolution des rapports entre le président de la République et le premier ministre au fil de la Ve République a entraîné la prépondérance de l’un sur l’autre ou s’ils sont désormais sur un pied d’égalité. Le