Le president de la republique
Derrière la question de la place du président de la République se niche celle de l’identité du dirigeant réel du pays .
Si l’on a pu parlé de dyarchie au sein de l’Etat pour mieux la démentir , on peut probablement parler de dédoublement de la fonction présidentielle .
S’astreindre seulement à une alternative - un président-arbitre ou un président-capitaine - ne reflète en rien la réalité institutionnelle . En effet , le chef de l’Etat n’est pas l’un ou l’autre . Il s’avère plutôt être l’un et l’autre , selon les circonstances politiques et les conceptions du titulaire du poste .
L’analyse permettra de démontrer la nature protéiforme de la fonction . D’un président-arbitre ( 1 ) , tel qu’envisagé aux origines de la Cinquième République ( A ) et qui le demeure selon les aléas politiques ( B ) , la fonction s’est orientée vers une dimension qui n’en fait ni plus ni moins qu’un capitaine ( 2 ) , du fait de l’ambigüité originelle du poste et de son évolution rapide ( A ) jusqu’aux dernières révisions constitutionnelles et selon l’ambivalence propre à la fonction ( B ) .
I - Un président de la République conçu comme arbitre
La charge de président de la République a été imaginée par les constituants comme une fonction de type arbitrale dès ses origines . D’ailleurs , elle le demeure au gré des déconvenues électorales infligées au chef de l’Etat .
A- Une conception originelle de la fonction sous le signe de l’arbitrage