Le president en periode de cohabitation
En 1983, Edouard Balladur, homme politique français, théorisa ce qu’il nomma « cohabitation » comme une pratique institutionnelle ou le « président ne dispose pas de majorité parlementaire mais garde les moyens de défendre ses prérogatives institutionnelles ». De manière plus générale, la cohabitation résulte d’un renversement de la majorité parlementaire en place, liée au président, aux élections législatives. Ce renversement de la majorité augure un partage de l’exécutif entre l’ex-majorité et l’opposition devenue majoritaire. (D’après la définition proposée par G. Cornu). Sous la V ème République, seulement deux présidents, François Mitterrand puis Jacques Chirac, se sont retrouvés dans ce cas de figure. Ce type de présidence s’est étalé sur une période de 9 ans entre 1986 et 2002, plus précisément de 1986 à 1988 et de 1993 à 1995(sous la présidence de F. Mitterrand), puis de 1997 à 2002(Sous celle de J. Chirac).
Cependant, durant ces périodes bien singulières où le pouvoir politique est au centre de rapports de force entre le président et le gouvernement majoritaire, le statut et la politique du président se trouve naturellement exposé à des mutations en conséquence. * En quoi le statut et la politique du président se retrouvent affectés en période de cohabitation ?
1- la stature présidentielle
a) Le président en tant que chef politique de sa majorité
La nature des rapports qu’entretenait le président avec sa majorité avant et après les élections législatives conditionne les futurs rapports de force entre le président et le gouvernement majoritaire. Ainsi, la responsabilité du président dans l’échec de son groupe parlementaire aux législatives constitue un des éléments déterminant ces rapports.
b) Le président en tant que futur candidat aux présidentielles.
Lorsque le président se présente comme futur candidat aux prochaines présidentielles, et par la même, a imposé son leadership