Le prince machiavel
Edition utilisée : GF Flammarion publié en 1992,113p.
Le Prince a été écrit par Nicolas Machiavel environ en 1513. Edité pour la première fois en 1532 par Blado à Rome, il est réédité la même année à Florence par Guinta. Ce dernier fait état de gens qui ne cessent de déchirer âprement cet ouvrage et les passages concernant les procédés d’extermination de la famille d’un prince détrôné (ch III) ou les scélératesses (ch VIII) font scandale. Il choque en somme par la vision que Machiavel donne de la politique, ce qu’on qualifiera plus tard de « réalisme ». En effet contrairement aux autres œuvres écrites jusque là Machiavel dit vouloir se conformer à « la vérité effective des choses et non aux imaginations qu’on s’en fait ». Cet ouvrage connaîtra néanmoins un vif succès comme en attestent les rééditions successives dont il a fait l’objet (1535, 1537,1540 toujours en Italie). Machiavel se heurte de plein fouet à l’Eglise qui ne tolère pas les propos de Machiavel notamment lorsqu’il traite des monarchies ecclésiastiques (ch XI). Le cardinal Pole n’hésite pas à qualifier l’auteur du Prince de « démoniaque ». Face aux pressions de l’Eglise le Prince n’est pas réédité de 1554 au XVIIIe siècle en Italie. Toutefois l’ouvrage ne cesse pas d’être débattu puisque Rousseau ou Spinoza par exemple voient le Prince comme un formidable instrument pour se prémunir contre la tyrannie alors que d’autres comme Fréderic II de Prusse ou les moralistes le voient comme une incitation au mal. Néanmoins l’ouvrage fait date et Machiavel est sans cesse dénigré ou admiré. D’ailleurs bien qu’il soit critiqué, on s’en inspire. Voltaire, dans une correspondance épistolaire avec un ami anglais, parle « de son bon ami roi de Pusse [Fréderic II], qui écrivit si bien contre Machiavel et agit immédiatement comme les héros de Machiavel » faisant référence a l’Anti-Machiavel de Fréderic.
On ne peut lire le Prince sans savoir un minimum de choses sur son auteur et sur la