Le printemps des peuples 1848
Introduction
L’Europe de 1848 vit toujours dans les cadres créés par le Congrès de Vienne en 1815. L’Autriche du Chancelier Metternich est garante de cet ordre, empêchant la manifestation des forces nouvelles issues de la Révolution française, à savoir le libéralisme et le principe des nationalités, qui fermentent en Autriche, en Hongrie, en Allemagne et en Italie. La puissance de l’Autriche ne s’exerce pas seulement sur les territoires de l’Empire proprement dits ; elle étend son contrôle sur la majorité des Etats italiens et sur la Confédération germanique en y instaurant un régime autoritaire. Partout où règne l’influence de l’Autriche, l’absolutisme triomphe. Toutefois, si le régime a peu à craindre, à l’interne, d’une opposition libérale sans racines réelles dans la société, il doit néanmoins faire face à l’aspiration des peuples divers qui composent l’Empire à affirmer leur identité. Le principe des nationalités apparaît comme le ferment de dissolution de l’Empire multinational des Habsbourg, introduisant par sa seule existence un germe destructeur dans un régime absolutiste qui ne pourrait accepter de telles libertés locales.
Comment les revendications nationales et libérales se conjuguent-elles au sein de cet empire, jusqu'à mener à sa quasi dislocation ? Les mouvements de revendications nationales et libérales commencent à prendre de l’ampleur en 1848 au sein de l’Empire, notamment en Hongrie et en Bohême, ainsi que dans la Confédération germanique et les Etats italiens. Ces mouvements s’inscrivent dans un contexte de crise économique et financière ; la misère qui en résulte provoque un vif malaise social au sein des sociétés. Les populations deviennent plus sensibles aux exigences de reformes des éléments libéraux et des courants nationaux : une volonté profonde de briser le statu quo politique, économique et