Le problème du mal
rappel du sujet :
« Le mal n'est pas seulement cet absolu qui fait scandale parce qu'il participe à l'être et qu'il partage l'agressivité, l'insolence, l'indubitabilité de tout réel ; le mal se montre aussi au-dedans même du bien, qui ne cesse de se fragmenter en biens différents, rivaux, ennemis-au point que c'est aussi une figure insoutenable du mal que cette contradiction qui divise le bien contre le bien » Etienne Borne, Le problème du mal, PUF, 1958, p.25
Analyse du sujet
II s'agit pour l'auteur de revenir sur la conception traditionnelle du mal, qui « fait scandale », c'est-à-dire provoque une profonde réaction de révolte impossible à éviter, heurte l'être humain dès lors qu'il réfléchit à sa condition : il semble impossible à accepter que le mal soit aussi inévitable, aussi définitivement lié à l'être. Il en attaque les composantes et les fondements ( « agressivité »), rien ne peut le dissuader d'intervenir autrement, sûr qu'il est de sa loi propre ( « insolence ») et il serait absurde et faux de vouloir l'éviter, de se voiler la face : il est « indubitable ».
Le mal, tel qu'il est défini ici, apparaît comme une difficulté extrême pour l'être, difficile à concevoir et à affronter. Mais alors même qu'il est traditionnel dans la philosophie de l'opposer au bien, c'est précisément à l'intérieur du bien qu'il pourrait surgir à nouveau, en une « fragmentation », mal encore plus insupportable que celui qui se montre à découvert ?
Ainsi le mal régnerait dans tous les domaines, serait un « absolu », donc par définition impossible à dépasser, voire à relativiser. C'est à propos de cet « absolu » que l'on peut voir à l'œuvre, mais aussi mettre en perspective, que l'on peut inscrire la problématique.
PLAN DETAILLE
I) Le mal scandaleux : pourquoi le scandale ?
Divers aspects de ce qui apparaît au grand jour, choque d'une manière absolument