Le procès de meursault (l'étranger de camus)
En quoi ce procès est-il absurde?
1 . UNE SATIRE DE LA JUSTICE:
Le combat est inégal, les dés sont pipés: en face d'une machine judiciaire lourde, les témoignages sont inutiles, ils apparaissent dérisoires, faits par de petites gens peu enclins aux subtilités de la conversation, aux usages du monde - Marie, une petite dactylo "sans morale", Masson et Salamano,"un souteneur" § 1et2 - gens pour lesquelles le Procureur n'a aucune considération. C'est un récit satirique de dépositions dérisoires en face de l'Institution. ( l'histoire du chien)
C'est aussi la satire de la rhétorique judiciaire, § 3 et 4 : les échanges entre le procureur et l'avocat., les accusations sont grotesques …
La satire de l'institution: le personnage qui incarne la l'Institution qu'est la Justice pour la sté, celui qui symbolise la norme, va juger en termes moralisateurs -cf: les adjectifs utilisés par le procureur. - Il incarne un univers juridique totalitaire aux yeux duquel nous sommes tous , a priori, coupables. Il s'acharne de façon inique: il reconstitue toute la première partie du roman pour démontrer que Meursault a prémédité ce crime et qu'il a tué en pleine connaissance de cause et pour cela, sans que le lien nous apparaisse, il fait en sorte que son attitude envers sa mère prenne le pas sur le crime lui-même. Il affirme que Meursault est un monstre qui représente un danger pour la société. "J'accuse cet homme d'avoir enterré sa mère avec un cœur de criminel". Injustice supplémentaire: il assimile son crime à celui du parricide jugé le lendemain, et demande que l'on juge Meursault coupable de ce même crime. On est loin de l'affaire pour laquelle Meursault est jugé ! Le procès perd donc totalement son sens puisqu'il est censé, au contraire, faire la lumière et juger en tenant compte de tout. C'est le divorce avéré entre l'univers social sûr de ses valeurs et de ses