LE PROJET PERSONNEL, UNIVERSITAIRE, PROFESSIONNEL, CITOYEN ET SON ALIENATION
ET SON ALIENATION
Denis LEMERCIER
L’article L. 123.3 de la L. R. U. établit les missions de service public de l'enseignement supérieur. Parmi ses missions (la troisième dans l'ordre d’énonciation), on trouve l'orientation et l'insertion professionnelle. L’adjectif professionnel étant au singulier on en déduit que l'orientation concerne aussi bien l'orientation universitaire que professionnelle et même plus largement toute l’orientation de la vie. (Je laisse de côté la question piégée de l'insertion professionnelle que j'ai abordée dans un autre article du site Snesup Caen). Se trouve ainsi posée la question centrale de l'orientation de chaque étudiant(e) : la construction et la réalisation de son projet personnel. Ce projet personnel incluant bien évidemment les projets universitaire, professionnel, de citoyen pour se limiter aux finalités habituelles de l'éducation telles qu'elles sont énoncées dans les textes officiels (Lois d'orientation de l'éducation). Quelle est la réalité du projet de l’étudiant-e, tant dans ses aspects théoriques que pratiques ? Remarquons au passage que cette question du projet, bien avant qu'elle soit mise à la mode dans les années 90 fut toujours au centre de l’activité du Conseiller d’orientation (Cf. par ex. Léon, 1957 ; Coulbaut & Lemercier, 1975) dont la qualification de psychologue est reconnue dans sa dénomination de Conseiller d'orientation-psychologue.
Je souligne aussi que la question de l'orientation des étudiant(e)s, si elle se réalise dans la logique éducative que je précise ci-dessous, peut être une manière de retourner les objectifs de la L. R. U. contre elle-même, car il s'agit bien pour moi de lutter contre la L. R. U. et même de la mettre en échec, d'obtenir son abrogation.
La nature de la tâche de la construction et de la réalisation du projet ne change pas quand elle concerne l'enseignement supérieur même s’il est peu concerné, vu leur nombre très