Le projet et ses avatars

Le projet est, rappelons le, une injonction de la loi du 2 janvier 2002. Chaque établissement se doit de mettre en œuvre cette injonction mais nous allons voir que ce n'est pas toujours simple et que, parfois, il y a bien des contresens à cette idée noble qu'est le projet. Nous verrons donc comment sont mis en place ces projets, pour qui. Le contenu est il toujours adapté réellement à la personne à qui il est destiné ? Il s'agira donc de porter un regard critique sur la notion de projet, non pas que ce ne soit pas une bonne chose mais le sens du projet est à mettre directement en lien avec la manière dont il va être élaboré, par qui, pour qui et pourquoi.

La notion de temps et d'espace, le rapport au temps et à l'espace.

Prend on toujours le temps de l'élaboration du projet en tenant compte de la personne, de ce qu'elle comprend du temps qui passe. Le projet est en effet à relier avec le temps. Chacun de nous a son propre rapport au temps ; certains sont pressés, d'autres prennent plus de temps pour réfléchir, chacun a un rythme qui le différencie de l'autre. Le temps, sur un plan sociologique se définit comme un construit social, avec des bornes qui vont jalonner notre existence. On ne se projette pas de la même manière selon que l'on a 10 ans, 30 ans, 80 ans et selon les raisons qui nous conduisent à vivre en institution.

Si le temps est à prendre en compte, c'est parce que, pour être dans une démarche de projet, il faut être en capacité de le décomposer, c'est à dire être en capacité de penser l'organisation de soi, dans la vie de tous les jours. Le temps nous permet de relier l'avant et l'après, le présent et le futur. Pour beaucoup des usagers que nous accompagnons, cette notion n'est pas ou mal intégrée. Nous avons besoin de maîtriser le temps pour nous protéger de l'incertitude de l'avenir, ce qui n'est pas à la portée de tous. En cela, nous participons parfois à l'errance des personnes accueillies qui ne comprennent