Le prêt à usage
La distinction entre le prêt à usage et le bail :
Le contentieux relatif au prêt à usage reste abondant quant à sa qualification, puisque la jurisprudence a du a maintes reprises, le distinguer clairement du contrat de bail. La distinction est définit comme « l’action d’analyser et de spécifier, de différencier, séparer, lever une équivoque ou dissiper une confusion (différenciation, discrimination) et le résultat de cette action (division, ordre, classification, plan, énumération » ( Vocabulaire juridique de Gérard Cornu). Un prêt est un contrat par lequel une des parties, le prêteur remet une chose à l’autre partie, l’emprunteur, afin qu’il s’en serve à charge de restitution. Le prêt à usage ou commodat est un contrat par lequel le prêteur met, sans contrepartie, une chose non-consomptible par le premier usage, à la disposition de l’emprunteur pour qu’il s’en serve, à charge de la restituer après (article 1875 et 1876 du code civil). Le bail est un contrat par lequel l’une des parties s’oblige à faire jouir l’autre d’une chose pendant un certains temps, et moyennant un certain prix que celle-ci s’oblige de lui payer (article 1709 du code civil). Le prêt à usage est un contrat ancien qui existait déjà en droit romain sous le nom de commodat. A l’époque de la République il n’était reconnu qu’indirectement car il se limitait aux rapports entre amis et voisins ainsi qu’aux choses de faible valeur. Le nom commodatum caractérise bien ce contrat par le caractère gratuit d’une libéralité dictée par l’amitié ou la bienfaisance. Ce contrat qui ne concernait que des relations entre amis ou voisins, il était compréhensible que les juges ne souhaitaient pas s’immiscer dans ce type de relation. Ce n’est que plus tard, avec l’évolution politique et commerciale de Rome, que le prêteur a introduit dans cette relation, une action de juris civilis pour protéger le propriétaire contre les risques de plus en plus courant de non-restitution de la