Critique littéraire, journaliste et romancier, Honoré de Balzac est encore aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands écrivains du mouvement réaliste français du 19e siècle. Auteur de plusieurs œuvres dont sa plus importante, La comédie humaine, ainsi que le Colonel Chabert et le Père Goriot, Balzac souhaite dépeindre l’ensemble de son époque au travers l’analyse qu’il fait de la société. Le Père Goriot représente, au travers sa description de scènes de la vie privé, une étude de mœurs qui établit les bases ce l’œuvre gigantesque que deviendra par la suite La comédie humaine. Dans le Père Goriot, Balzac dépeint avec force le Paris des années 1850 et dénonce la cruauté du monde et les inégalités sociales. Dans cette analyse le thème de la passion, plus particulièrement de la monomanie, sera analysé. Dans le roman, ce thème semble être exploité au travers les désirs et les agirs de deux protagonistes, soit le père Goriot et Eugène de Rastignac.

La passion unique et obsessive du père Goriot s’exprime en premier lieu au travers son amour inconditionnel pour ses deux filles ainsi que par son désir impétueux que celles-ci puissent accéder à une haute sphère de la société, malgré sa propre condition financière précaire. Dès le début du roman, il est aisé de constater que le père Goriot voue un amour inconditionnel et acharné à ses deux filles, Delphine de Nucingen et Anastasie de Restaud. Il ne vit que pour elles et ne semble avoir aucune autre préoccupation que leur bonheur et leur réussite sociale. La relation qu’il entretient avec ces dernières semble parfois même malsaine et incestueuse, car il se conduit comme un «amant» en leur présence. Ainsi, lorsque le père Goriot annonce à sa fille Delphine qu’il lui a acheté un appartement pour qu’elle y vive avec Rastignac, la réaction de joie intense de sa fille donne lieu à la situation suivante : «Elle le couvrit de baisers, lui caressa les joues avec ses cheveux blonds et versa des pleurs sur son visage épanoui,