Le père goriot
Ce court passage est tiré du livre Le Père Goriot, écrit par Honoré de Balzac en 1835, à cette époque ou le réalisme était à son apogée. Ce mouvement littéraire apparu en Europe, au XIXe siècle, et cherche à représenter la réalité telle qu’elle est en choisissant ses personnages dans des classes moyennes ou populaires, et en abordant des sujets de la vie courante comme le travail, les relations amoureuses, les conflits sociaux etc. On situe cet extrait dans les trente premières pages de l’œuvre, qui décrit parfaitement la pension bourgeoise dans laquelle Balzac nous racontera les petits moments de la vie quotidienne de chacun des pensionnaires. De ce fait, nous tenterons de tracer un portrait physique et mental du personnage cité, ainsi qu’un tableau décryptant tous les moindres détails de cette pièce, afin de répondre à la problématique suivante : Comment ce passage illustre-t-il l’influence réciproque de l’être humain sur son milieu ?
Pour commencer, cet extrait nous révèle l’inventaire d’une pièce rigoureusement détaillée par son auteur, ainsi qu’une présentation précise de sa propriétaire.
Dès la première lecture, la salle décrite par Balzac nous transporte dans un endroit où il ne fait pas bon d’y vivre. L’énumération et la personnification du mobilier « vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant » souligne la déchéance de la pièce. De plus, l’emploi de nombreuses expansions du nom, comme l’adjectif (« gluant », « tachées ou vineuses ») ou bien encore le complément du nom (« de moiré métallique ») aident à avoir une parfaite vision des choses. Aussi, l’auteur n’hésite pas à compléter ce milieu vétuste avec une quantité infinie d’accessoires tels que « un baromètre à capucin », « de petits paillassons », « des chaufferettes ». Par ailleurs, nous pouvons remarquer la présence de quatre sens ; la vue « une couleur indistincte », le touché « une longue table couverte en toile cirée