le père goriot
Analyse
Intérêt de l’action
C’est à la fois un roman social, un roman psychologique, un roman policier. L’intrigue est complexe : après la longue mise en train (qui occupe le tiers de l’ensemble), la crise est rapide, se déroulant à travers une série de dialogues et de scènes puissantes. Elle suit trois pistes différentes :
- l’éducation de Rastignac qui reçoit trois leçons (celle de Mme de Beauséant, celle de Goriot, celle de Vautrin) ;
- le drame du père Goriot (qui est fait sur le modèle de celui du roi Lear de Shakespeare ;
- le roman policier de Vautrin, le forçat évadé qui est opposé à la société (sur le modèle de Vidocq).
Deux mouvements s’opposent : tandis que Rastignac connaît une ascension, le père Goriot subit une véritable déchéance.
Dans l’édition originale, le roman ne comportait pas de découpage, le texte se déroulant d’une seule coulée.
La chronologie est linéaire : l’action se déroule en moins de trois mois, mais il y a des retours en arrière, surtout au début.
Le point de vue est objectif et balzac se voudrait neutre dans sa narration comme dans ses descriptions. Mais il laisse parler ses sentiments et intervient dans le récit, en particulier pour nous faire part du dégoût que lui inspire la montée du pouvoir de l’argent ou l’état d’esprit que cela engendre : « Qui décidera de ce qui est le plus horrible à voir, ou des cœurs desséchés, ou des crânes vides? ».
La focalisation se fait tantôt sur Rastignac, tantôt sur Goriot, tantôt sur Vautrin.
Intérêt littéraire
Balzac manifesta dans le roman sa puissance verbale, mais sans éviter des lourdeurs (en particulier dans des développements didactiques).
Il fit preuve d’une grande précision descriptive, non sans effets de style.
Les dialogues sont réalistes car Balzac avait beaucoupo de curiosité pour la langue parlée. Ainsi, il restitua l’argot des forçats, rendit des particularités de prononciation (la prononciation pseudo-tudesque