Le régionalisme en espagne
L’article 2 de la Constitution symbolise à lui tout seul la complexité de la nature du régionalisme en Espagne. Si le Constituant de 1978 a tenu à le consacrer après 35 de dictature franquiste qui a vu l’autonomie des régions être réduite à néant dans le cadre d’un Etat ultra-centralisé, il n’a cependant pas souhaité remettre en cause l’Unité de l’Etat espagnol, fruit de plusieurs siècles de centralisation, des « Rois Catholiques » jusqu’à Franco, écartant ainsi l’idée d’un régime fédéraliste à l’allemande. Et c’est bien là que se trouve la complexité du régime espagnol : comment accorder aux régions une autonomie conséquente tout en préservant l’unité de l’Etat, la notion de Nation Espagnole ? Comment mettre en place un régime ultra décentralisé tout en préservant l’Etat unitaire ? Telle fut l’une des principales problématiques de ceux qui travaillèrent sur la Constitution de 1978, et les débats furent nombreux à ce sujet. Cela aboutit à l’étrange valse des mots que l’on observe dans l’article 2 de la Constitution, qui parle de « l’unité indissoluble de la Nation espagnole » en même temps qu’elle évoque les « Nationalités » espagnoles. Au niveau des institutions, elle instaura un statut de « Communauté autonome » non généralisé à l’origine, dont la procédure d’accession et la répartition des compétences avec l’Etat apparaît assez compliquée, cela s’expliquant par l’hétérogénéité du sentiment régional et de la volonté autonomiste des régions à l’époque. Ce régime des autonomies évolua au fil des années, s’harmonisa en même temps que les régions acquirent des compétences de plus en plus en plus large, si bien que l’on peut assez clairement se