Le rêve éveillé de christine de pizan : l´utopie au féminin de la cité de dames
Luciana Eleonora de Freitas Calado
UFPE / /Brésil, Université Blaise-Pascal / Clermont-Ferrand
Le plus récent catalogue sur les études médiévales au Brésil, paru en 2001, n’a indiqué qu’un mémoire de DEA portant sur Christine de Pizan. La lacune continue encore par rapport à l’accessibilité de l’œuvre de l´écrivaine. La Cité des Dames, son œuvre la plus connue, traduite en sept langues différentes (le flamand, l’anglais, le français actuel, le catalan, l’espagnol et l’italien), n'a pas jusqu’à présent de traduction en portugais. Notre étude, née d´une équipe de travail intégrée à l’ABREM (Association brésilienne d´Études Médiévales), qui tient des colloques internationaux ayant lieu tous les deux ans, depuis 1991, a pour but central la diffusion de l´œuvre christinienne, avec pour début la proposition d´une traduction en langue portugaise de La Cité des Dames, encore inconnue au Brésil. Compte tenu de la complexité, de la pluridisciplinarité et de la diversité des approches présentées par les études actuelles sur Christine de Pizan, notre recherche porte un intérêt particulier à la question utopique, souvent entrecroisée avec la question féminine, suivant des pistes signalées par quelques spécialistes de l´œuvre de Christine de Pizan, notamment par ceux et celles ayant déjà utilisé la catégorie "Utopie" dans La Cité des Dames, dont Maria-Milagros Rivera Garretas, dans son article “Christine de Pizan: la utopia de un espacio separado”[1] ; et l’élucidant article de Margarete Zimmermann “Utopie et lieu de la mémoire féminine”[2], qui nous offre d’autres pistes sur ce chemin. À propos de Zimmermann, il faut signaler que sa ligne de recherche s’éloigne des définitions trop universalistes ou trop historiquement limitées du concept "Utopie", en même temps qu´elle nous apporte de précieux outils d’investigation, en nous permettant d’avoir un cadre panoramique des