Apprendre aux gosses à lire et à écrire, c’est une chose, c’est important mais ce n’est pas toujours suffisant. J’avais toujours eu de l’école, de son rôle et de celui du maître une idée plus élevée. A mes yeux, c’est à l’école que les enfants prennent la mesure du monde et de la société après, quels que soient leurs métiers, leurs orientations, c’est trop tard, le pli est pris, s’il est bon tant mieux, s’il est mauvais, il n’y a plus rien à faire. Lorsque j’ai commencé à enseigner, ce qui me paraissait essentiel, c’était de leur ouvrir l’esprit à la vie, c’est à dire de faire éclater les barrières dans lesquelles ils étaient enfermés, de leur faire comprendre que la terre est ronde, infinie, diverse et que chaque individu, qu’il soit blanc, noir ou jaune, a le droit et le devoir de penser et de décider de lui-même. J’avais autant appris par la vie, que par les études, c’est la raison pour laquelle je n’ai jamais pu juger mes élèves uniquement sur le résultat de leurs devoirs mais aussi sur les manières dont ils se comportaient dans la vie de tous les jours. Par exemple, je ne leur ai jamais dit que tous, autant qu’ils étaient, ils n’échapperaient pas à la réalité sociale et que, au bout du compte, ils devraient travailler pour gagner leur vie. Mais en même temps, je les mettrais en garde contre les abus, je disais qu’un homme doit se défendre contre l’exploitation, contre l’abrutissement par le travail, je leur disais aussi : « ce qui est le plus important pour un jeune, c’est de choisir un métier qui lui plaise et qu’il aime ; sinon il devient un forcené, un esclave, un malheureux »
Mille Contes
Questions : I- Compréhension de l’écrit :
1) Quel est le problème posé ? 2) Quelle est l’idée que faisait l’auteur de l’enseignement ? 3) Donnez un titre au texte. 4) que veut dire l’auteur par l’expression