Le régime britannique
Exemple de plan détaillé
« J’ai vu les opéras d’Angleterre et d’Italie ; ce sont les mêmes pièces et les mêmes acteurs : mais la même musique produit des effets si différents sur les deux nations, l’une est si calme, et l’autre si transportée, que cela paraît inconcevable » (Montesquieu, De l’Esprit des lois ). Le baron de Montesquieu ne semblait tendre, par ces propos et par l’ensemble de ceux du Livre quatorzième de son ouvrage, qu’à énoncer des constats concernant les différences existant entre les hommes en fonction des climats des pays dans lesquels ils vivent. Il est néanmoins possible d’y déceler une métaphore sur le fonctionnement des Etats. Chaque Etat repose en effet sur une structure organique souvent similaire à celle de ses homologues. Ces organes se voient attribuer l’exercice de fonctions juridiques. Celles-ci ne varient qu’à la marge selon les Etats, la tradition juridique rappelant systématiquement les trois pouvoirs principaux - apparus sous les plumes de John Locke et de Montesquieu- que sont l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Ce sont les régimes politiques qui organisent ces éléments différemment et, pour filer la métaphore de l’opéra, sont responsables des différences de tonalité d’un Etat à l’autre. Ces régimes peuvent être nés de la main d’un constituant ou, au contraire, comme c’est le cas au Royaume-Uni, s’être construits au fil du temps, au gré de l’Histoire. Le parlementarisme qui est en vigueur dans cet Etat est traditionnellement défini comme un mode d’organisation représentatif organisant une séparation souple et équilibrée des pouvoirs. Il ne s'agit cependant là que d'un modèle, que la réalité institutionnelle peut modifier. L’observation du fonctionnement actuel des institutions britanniques permet effectivement de douter de l’équilibre réel entre les pouvoirs, au vu notamment de l’importance que revêt le Premier Ministre dans le fonctionnement des institutions.