Le rapport de Brodeck
Introduction : L’incipit à un but précis, apporter toutes les informations dont le lecteur aura besoin pour comprendre et se situer dans le texte. L’incipit apportera donc, s’il remplit bien sa fonction, tous les détails spatio-temporels pour indiquer le lieu, l’époque, les personnages et le contexte.
L’incipit étudié est celui du Rapport de Brodeck écrit en 2007 par Philippe Claudel, professeur de lettre, scénariste et écrivain Lorrain très attaché à sa région. Cet incipit fait écho de la dédicace et de l’épigraphe en rappelant cette notion du rien. Le narrateur est Brodeck, personnage principal du livre, ayant assisté à un meurtre, indescriptible à tel point qu’il appellera cet acte «L’Ereignies» qui n’a pas de traduction précise. Dans cet incipit le narrateur nous dit qu’il n’y est pour rien et nous parle donc du nom de cet acte et de l’Anderer (L’autre), l’étranger du village assassiné.
Problématique : Comment cet incipit déjoue-t-il partiellement les attentes du lecteur ?
Annonce du plan : On montrera dans un premier temps qu’il s’agit d’ I. Une situation d’énonciation confuse, et que cet incipit exprime
II. Une réticence à écrire de la part de Brodeck
LECTURE
Nous avons là un incipit confus, qui ne remplit pas complètement sa fonction.
I. Une situation d’énonciation confuse
L’incipit présente un paradoxe, avec une l’association d’une extrême précision dans les détails descriptifs et des « non-dits » mystérieux.
Le lieu de l'action est progressivement précisé, il s’agit d’un village situé « sur les contreforts de la montagne » « entre les forets » p.13.
La localisation géographique n’est aucunement précisée même si le nom du personnage principal, l’emploi du dialecte permet de penser qu’il s’agit de l’Est de la France.
L’époque est située par rapport à un évènement historique, « la guerre » p.12 sans que l’on sache de laquelle il s’agit. Mais cet évènement