Le rapport de brodeck
Brodeck lui même a, pendant la guerre, été déporté dans un camp parce qu'il n'avait pas la bonne religion ou la bonne origine. Les gens du village l'ont eux même désigné pour « acheter leur tranquillité » avec l'occupant. Et pour avoir voulu défendre trois jeunes filles que les notables du villages voulaient livrer à l'occupant, Emélia, la femme de Brodeck est violentée toute la nuit et a perdu la raison. Le récit que Brodeck, par petites touches, de sa déportation, suit le canevas des récits des déportés, même violence, même mépris de la vie et des déportés, même retour au pays plus mort que vif devant les habitants médusés et gênés.
L'auteur fait de nombreux emprunts aux témoins de la Shoah. Ainsi la fin du chapitre X, il aborde le thème de la déshumanisation: « Nous n'étions plus nous mêmes. Nous ne nous appartenions plus. Nous n'étions plus des hommes. Nous n'étions qu'une espèce. » L'allusion au livre de Robert Antelme, L'espèce