En 2012, suite à la campagne présidentielle de l’actuel président de la République française François Hollande, le débat sur le droit de vote des étrangers a été relancé. En effet, le candidat socialiste avait promis qu’il « accorderait le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans. » La gauche et la droite s’opposent sur le sujet, bien que 55% des Français soient contre ce projet de loi, selon un récent sondage de LH2 pour Le Nouvel Observateur. Néanmoins, un fait qu’ignorent bien des Français est que le droit de vote aux élections locales est garanti pour les ressortissants de l’Union Européenne, ce qui les distingue des populations dites « étrangères » et de ce fait, les rend plus intégrés dans la société française. À partir de cet exemple, nous pouvons nous interroger sur l’intégration des populations « étrangères » et « issues de l’immigration » dans la société française. Manuel Boucher écrit dans Les Théories de l’intégration, entre universalisme et différenciation que « La France est un pays visiblement hybride et pluriculturel. Pour concevoir l’intégration, il est nécessaire de savoir quelle place la société politique et institutionnelle est prête à accorder aux revendications identitaires et culturelles […] la crainte de l’étranger prend de l’ampleur, en même temps que se développe la stigmatisation des banlieues paupérisées dans lesquelles se concentrent la plupart des difficultés d’ordre social et économique des sociétés post-industrielles. » En rattachant la thèse de cet auteur à la notion d’altérité, pouvons-nous réellement affirmer que les populations « étrangères », « issues de l’immigration » ou considérées comme telles, rencontrent quotidiennement des problèmes de racisme et de discrimination qui sont d’autant d’obstacles à la réalisation du « processus d’intégration » et à l’accès à la « citoyenneté réelle » ? L’altérité étant la reconnaissance de l’autre dans sa différence, qu’elle soit