Le relativisme culturel
Comme d'une part chaque culture est un système de comportements et de valeurs, et comme d'autre part, on l'a vu, chacune se valorise aux dépens des autres, toute évaluation d'une culture est nécessairement jugement d'une culture par une autre et ne saurait correspondre à rien d'objectif ni à rien de vrai.
Le relativisme culturel récuse aussi par conséquent la classification historique des civilisations selon leur place dans la prétendue évolution ou développement de l'humanité. C'est la grande leçon de Lévi-Strauss qui a beaucoup fait pour diffuser l'idée que même les peuples qui n'ont pas progressé au sens où on l'entend communément, c'est-à-dire surtout techniquement, ont quand même une histoire. Dès lors, il peut dire que l'« histoire cumulative» (le progrès) n'est pas le privilège d'une civilisation ou d'une période de l'histoire.
Mais surtout, ce sont les _cadres de notre perception qu'il faut changer. Quand bien même les sociétés occidentales cumuleraient davantage de progrès et d'innovations que d'autres, ce que l'on peut difficilement nier à propos de l'histoire récente, encore faut-il résister à la tentation de penser l'histoire des civilisations en termes de progrès, comme s'il s'agissait de mesurer la distance qui sépare chacune d'une nature originaire. Au contraire,
« Le développement des connaissances préhistoriques et archéologiques tend à étaler dans l'espace des .formes de