Analyse d’un poème de Charles Baudelaire : « Le revenant ».

Le Revenant :
Comme les anges à l'œil fauve, a
Je reviendrai dans ton alcôve a
Et vers toi glisserai sans bruit B
Avec les ombres de la nuit, B
Et je te donnerai, ma brune, c
Des baisers froids comme la lune c
Et des caresses de serpent D
Autour d'une fosse rampant. D
Quand viendra le matin livide, e
Tu trouveras ma place vide, e
Où jusqu'au soir il fera froid. F
Comme d'autres par la tendresse, j
Sur ta vie et sur ta jeunesse, j
Moi, je veux régner par l'effroi. F Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1857

1. Le champ phonique : a : rime riche.
B : rime suffisante. c : rime riche.
D : rime suffisante. e : rime riche. Rime incluse
F : rime riche. Rime incluse j : rime riche (ai/z/e)
Allitération en s au vers 3, 7, 11 et 13
Allitération en v au vers 9 et 11
Allitération en r au vers 7
Assonance en a au vers 10, 12 et 13

2. Le champ morpho-syntaxique :
Inversion au vers 1 et 2 : Comme les angles à l’œil fauve, Je reviendrai … Normalement, on dit : je reviendrai comme les anges à l’œil fauve. La comparaison se place après le verbe.
Inversion au vers 3 : Vers toi glisserai … Normalement, on dit : je glisserai vers toi. . Le complément circonstanciel de lieu se place après le verbe.
Inversion au vers 7 et 8 : Et des caresses de serpent, Autour d'une fosse rampant. Normalement, on dit : Et des caresses de serpent autours d’une fosse. Le complément circonstanciel de lieu se place après le verbe.
Inversion au vers 11 : Où jusqu'au soir il fera froid. Normalement, on dit : Où il fera froid jusqu’au soir. Le complément circonstanciel de temps se place après le verbe.
Ellipse au vers 12 : Comme d'autres par la tendresse. Normalement, on dit : Comme d’autres le feraient/le font par la tendresse.
Hypallage au vers 13 : Sur ta vie et sur ta jeunesse. Le complément circonstanciel de lieu se rapporte à « Je veux régner »
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