Le rire : bon ou mauvais
Le premier document nous donne quasiment la réponse : il est extrait du Le Rire, publié en 1899 par Henri Bergson. Le deuxième document est intitulé "Les Caractères ou les mœurs de ce siècle" de 1688, dans lequel Jean de La Bruyère dénonce ceux qui passent leur temps à rire des autres. Les deux derniers documents de ce corpus sont très récents : Axel Kahn montre dans L'Homme ce roseau pensant de 2007 que le rire sert aussi bien à faire voir la misère que la grandeur. Pour Dominique Noguez, il montre dans "L'humour contre le rire" de 2011 que l'humour noir est une protection contre l'exagération et la méchanceté du rire de la société.
Nous allons voir si le rire joue un rôle positif dans la société.
Dans une première partie on verra que le rire est essentiellement cruel, puis dans une seconde partie que le rire peut effectivement être utile à la société.
I) Le rire est essentiellement cruel
1- Le rire traduit un sentiment de supériorité
Dans "Le Rire" de Bergson, l'auteur nous fait comprendre que plus le rire est réfléchi, plus il révèle, chez le rieur, un désagréable sentiment de supériorité par rapport à la victime que le rire est censé corriger, on peut citer : "Pour frapper toujours juste, il faudrait qu'il procédât d'un acte de réflexion"
Il faut donc une certaine condition pour se sentir supérieur, ici une réflexion.
Ensuite Axel Kahn dans "L'Homme ce roseau pensant", dit clairement que le rire traduit un sentiment de supériorité on remarque cela à la fin de l'extrait : "Il est, en effet, toujours valorisant de railler quelqu'un, c'est à dire de se positionner, au moins quant à l'objet des moqueries, au-dessus de lui."
2- Le rire est destiné à humilier
Dès le premier document du corpus, dès le début de l'extrait, Bergson nous dit :