Le roi
Le Roi de France
La personne du roi est à la lisière du réel et du légendaire. Le caractère religieux du pouvoir monarchique s’exprime à travers le lien étroit qu’il entretient avec la religion chrétienne et l'Eglise, notamment, à travers la cérémonie du sacre.
François Ier en déité, vers 1545 (BnF).
Un roi très chrétien
La monarchie française est dite « très chrétienne», féodale et absolue. Le roi est de droit divin. Il tient son pouvoir de Dieu dont il est l’image vivante et le «lieutenant sur terre.» Le caractère religieux du roi se nourrit également de la vénération du peuple. La désobéissance est un sacrilège Lors de son sacre, le roi fait le serment d’être fidèle à l’Eglise et de défendre la «vraie foi.» Par le sacre, le roi peut, comme les prêtres, communier sous les deux espèces et guérir certaines maladies.
Le baptême de Clovis en 498, (BnF).
Un roi thaumaturge
Au milieu du XIIe siècle, le pouvoir de guérir devient héréditaire dans la lignée royale. Le roi soigne les écrouelles, une pathologie psychosomatique liée à une mauvaise hygiène et susceptible de brutales rémissions. A la sortie de la messe, le Roi touche le front de chaque malade, y dessine virtuellement une croix et proclame : "le Roi te touche, Dieu te guérit !" Des registres des malades touchés ont été conservés et montrent le très fort succès populaire de la fonction thaumaturgique du roi. L'Église mettra en évidence le lien qui existe entre ce pouvoir de guérison et les grâces particulières inhérentes à la cérémonie du sacre.
La guérison des écrouelles, extrait des Heures du roi Henri II, (BnF).
Sources : BnF. / Vincent Milliot, Pouvoirs et société dans la France d’Ancien régime, Paris, Nathan, 1992.