Le role de l'ecrivain
L'écrit reste pour l'histoire d'un pays. Il sert d'archives et de mémoire aux générations futures. C'est pourquoi, estime l'écrivaine ivoirienne, Fatou Keïta, 'il faut qu'il (l'écrivain : Ndlr) ose dire ce qu'il pense, voit et ressent ne serait-ce que pour contribuer à l'histoire de son pays'. Présente à Dakar pour les besoins de l'assemblée générale du Réseau des Pen Afrique, Fatou Keïta donne en exemple ses écrits lors de la situation qu'à traverser son pays. 'En Côte d'Ivoire où on a connu la guerre, j'ai écrit pendant cette période une lettre ouverte intitulée 'Pourquoi j'irais marcher sur la Rti', des écrits engagés qui étaient dangereux pour ma vie', raconte-t-elle. Pour elle, c'était un devoir. Son roman 'Et l'aube se leva', publié en 2006, s'inspire de la situation de conflit qui a régné en Côte d'Ivoire. Son homologue sénégalais Seydou Sow soutient que 'l'écrivain doit parler des choses de sa société'.
Pour le faire, indique l'écrivain Djiboutien Chehem Watta, 'il faut absolument être à l'écoute de la population, ce qu'on doit produire doit refléter ses préoccupations'. Il ne peut pas rester isoler dans son coin. Selon Watta, il doit être aussi un acteur pour que la pauvreté soit combattue, les violences soient mises en exergue. Mais des critères s'imposent. L'écrivain Djiboutien dit qu"il doit avoir une certaine distance par rapport aux évènements et par rapport à lui-même et les idées qu'il défend'. Il l'interdit toutefois d'être un acteur au premier plan, car s'il prend position dans le feu de l'action, il risque d'être partisan. Ils ne doivent pas être des passionnés.
Deux idées doivent animer l'écrivain : le doute et la distance. Les exemples ne manquent pas pour illustrer le rôle des