Le roman et ses personnages - balzac, delly, sarraute
• Bien que la relation de ces femmes avec l’homme qu’elles aiment soit vécue de différentes façons (l’héroïne de Balzac est l’amante du comte d’Aiglemont, Gwennola reçoit la demande en mariage de l’archiduc et le personnage de Sarraute est une jeune épouse), ces hommes exercent sur ces femmes qui les idéalisent un ascendant très fort et elles adhèrent aux représentations traditionnelles de la virilité dominatrice et de la féminité, émotive, faite de douceur, d’obéissance, d’acceptation. Le comte d’Aiglemont et l’archiduc d’Autriche incarnent des valeurs aristocratiques, héritage d’une société où les qualités militaires conféraient une suprématie naturelle.
• Chez Balzac, la jeune fille est d’abord sous le « charme » physique des
« heureuses proportions » de son amant ; le bel officier brille par ses qualités de cavalier qui s’impose à sa monture aussi bien qu’à ceux qui l’entourent.
Dans le monde idéal et convenu de Delly, les privilèges de la naissance et des
« quartiers de noblesse » de l’archiduc s’accompagnent de qualités humaines
« supérieures » qui lui valent l’« admiration » de sa fiancée.
• Le mari, chez Sarraute, représente une version édulcorée de ces modèles ; sa supériorité se fait moins distante, son autorité plus amicale (il se moque de sa jeune femme qu’il appelle « grosse bête »), mais il continue à affirmer, à ordonner et sa femme se complaît dans son rôle : elle accepte cette supériorité qui désormais s’exerce dans le domaine de la culture artistique, du bon goût.
• Ces trois images correspondent-elles à un idéal féminin ( et masculin) révolu, celui du prince charmant doué de toutes les séductions, celles de la naissance aristocratique, de la beauté, des qualités physiques et