Le roman inachevé
a) en utilisant les lettres majuscules :
a
« Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants/Avaient écrits sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE/ET les matins en étaient différents »
(Vers 13-15)
Plus grandes que les autres lettres qui les précèdent et les suivent, les majuscules ne peuvent que frapper le regard et donc l’esprit des lecteurs. L’idée qu’elles contiennent est développée avec une force décuplée : ces partisans arméniens ont péri pour un pays dont ils n’étaient pas originaires mais qu’ils avaient adopté car il symbolisait pour eux la patrie des droits de l’homme ainsi que la liberté.
b) en décrivant l’amour que les condamnés éprouvent pour la France et qu’ils expriment jusqu’à leur dernier souffle
« Vingt et trois/ qui criaient/ la Fran/ce en s’abattant » (3/3/2/4)
Les partisans continuent à lutter, même s’il ne leur reste que quelques minutes à vivre. Ils en profitent pour dire combien, contrairement à leurs bourreaux, ils aiment la France. Cet amour est remarquable à travers deux procédés. Le premier consiste à utiliser l’imparfait de l’indicatif : ainsi l’action de « crier » est répétée plusieurs fois, répétition qui montre combien les condamnés aiment la France. Le second résiste dans le schéma rythmique de l’alexandrin : le second hémistiche contient une cadence majeure (2/4) qui indique l’intonation montante du mot « France », mot cher à leur cœur.
2. Il rappelle l’héroïsme de ces résistants
a) des résistants désintéressés
Ils agissent non pas en vue d’obtenir la célébrité, attitude égoïste, mais pour satisfaire un idéal de paix et de démocratie, attitude généreuse qui n’a que faire des récompenses. Vers 1 et 2 on remarque l’omniprésence de la forme négative laquelle exprime le refus qu’on vient de souligner : « Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes/Ni l’orgue ni la prière aux agonisants ». Refus