Le roman sidonie
Sidonie, une métaphore oxymorique
Ce qui interpelle la curiosité du lecteur, c'est avant tout le titre, ses déclinaisons multiples, ses contresens, ses paradoxes. En lui-même déjà, il vaut tout un emblème. Sidonie donne à entendre une séductrice résonance. Elle préfigure un personnage aux allures bienfaitrices dignes des saints du panthéon judéo-chrétien. Sidonie ! On se méprendrait à y voir un visage beau, éligible à une certaine béatification. Or, en fait, il n'en est rien. Sidonie du titre - qui est aussi l'héroïne - est une métaphore oxymorique, une antonomase qui incarne, dans l'œuvre tous les maux de la planète : souffrances et douleurs, solitude et isolement, platitude, rejet et déréliction...
Sidonie paraît donc être un doux mélange de "l'Ange" et de la "Bête !" Elle use d'artifices et de stratagèmes qui mènent à la mort. Elle est la mort même qu'elle sait incarner et répandre du début jusqu'à la fin du récit. Décryptons l'énigme, dévoilons le secret en disant sans plus de détour que Sidonie est cette maladie de l'amour qui entre sans effraction dans la demeure intime de ceux qui défient par l'imprudence ses ardeurs fatales : le Sida. Loin donc de l'image angélique et noble qui sourd de la musicalité du nom, elle est farce, détour, esbroufe !
La malice de Sidonie se déploie à travers l'euphémisme dont use l'auteur pour voiler un des maux, peut-être le plus grand des derniers siècles. Ce personnage qui sème la terreur dans le texte est désigné par le pronom personnel