Le roman
Le Roman & le réel
Si la spécificité du genre romanesque est de représenter le réel, les visions du monde qu’offre le roman sont multiples.
I. L’héritage médiéval
1) Le roman courtois
Le roman naît au XIIe s. avec la littérature courtoise. L’amour du chevalier, héros paré de toutes les vertus, devient l’unique objet du récit. Toutefois, la préoccupation du roman est d’illustrer des valeurs universelles et intemporelles (la loyauté, le courage, la fidélité, l’honneur…) et non pas des destins individuels. Le cadre spatio-temporel est secondaire, peu décrit, le monde représenté est idéalisé.
2) Le XVIIe s.
a. Le XVIIe s. croit encore à un monde stable aux valeurs immuables. Ainsi, Mme de Lafayette, avec La Princesse de Clèves, crée une grande héroïne qui, par sa qualité de princesse, renonce volontairement à l’amour. Le romanesque est dès lors mis à mal par l’esthétique classique et ses nécessités d’équilibre moral et social.
b. Le roman se caractérise au XVIIe s. par une double singularité : il est à la fois un genre prisé et méprisé. On lit beaucoup de romans mais on l’avoue avec honte ; on lui reproche en effet son manque de sérieux, son invraisemblance ... En même temps, c’est le seul genre à connaître une telle diversité, qui le rend apte à traduire tous les aspects de l’homme et de la vie : - les romans pastoraux (qui, dans la première partie du XVIIe siècle, mettent en scène des bergers amoureux, comme dans L’Astrée d’Honoré d’Urfé et donnent une image idéalisée de l’amour). - les romans galants ou précieux qui proposent des intrigues complexes. - les romans épistolaires : le lecteur a dès lors l’impression d’entrer dans l’intimité de personnes réelles ; ce qui compromet le grief d’invraisemblance imputé au roman. - les romans comiques comme ceux de Scarron. - les romans psychologiques