Le romantisme en littérature
1. Définition de la notion
1.1. Étymologie
L'origine du mot romantisme renvoie au substantif roman, qui, en ancien français, est synonyme de « langue vulgaire », par opposition à la « langue noble », le latin. D'où un glissement de sens qui, dès le xiie siècle, réduit l'extension du vocable romant aux seuls récits composés en « langue vulgaire » (ainsi, par exemple, dans le Roman de Renart).
À partir du xive siècle, le mot roman ne sert plus qu'à désigner des récits de chevalerie en vers, puis en prose.
1.2. L'apparition du mot
Rousseau contemplant la beauté sauvage de la SuisseRousseau contemplant la beauté sauvage de la Suisse
Emprunté par l'anglais, romant donne le dérivé romantic (attesté dès 1650), dont le sens recouvre celui de l'adjectif français romanesque. C'est avec cette signification qu'il revient en France dès 1661 : son emploi est alors fort rare.
Ignoré des dictionnaires, des traducteurs même, qui lui préfèrent soit le général romanesque, soit l'inexact pittoresque, le terme fait une entrée remarquée dans la préface des Œuvres de Shakespeare, que vient de traduire Pierre Le Tourneur (1776), où ce dernier parle « du paysage aérien et romantique des nuages ». Rousseau, pour sa part, trouve dans les Rêveries du promeneur solitaire (1782) « les rives du lac de Brenne […] plus sauvages et romantiques que celles du lac de Genève ».
Même s'il pénètre dans la langue littéraire, l'adjectif romantique désigne une réalité encore floue. Certains prétendent alors le mot indéfinissable, et le Dictionnaire de l'Académie française, qui l'accueille