Le romantisme vu par dumas
Il s'affirme par opposition au classicisme; le romantisme est avant tout une manière de sentir, une forme permanente de sensibilité. On place le début du romantisme en 1820, date de parution des Méditations poétiques de Lamartine.
Le succès des Méditations est immense et prolongé. Le jeune poète a bénéficié d'appuis politico-religieux, mais cela n'explique pas totalement un tel engouement : sept éditions en un an. Les Méditations se ressentent avant tout de la présence d'un homme : cet homme, plus que le poète Lamartine tenant un journal en vers, est un homme jeune et mélancolique ayant aimé une (unique) jeune femme (Lamartine a en effet aimé Elvire, femme derrière laquelle se cache en fait plusieurs femmes).
Cet homme, ni en amour, ni en religion n'a atteint un point fixe. Insatisfait, il est en quête de bonheur, c'est pourquoi les Méditations sont un livre phare de la sensibilité française. Le style des Méditations ne tranche pas "révolutionnairement" avec le passé : le vocabulaire reste classique, noble et masqué par la retenue, mais la "musique" des vers rajeunit totalement le style poétique.
Entre 1820 et 1827, le romantisme est presque exclusivement poétique, et même lyrique (lyrisme : manière poétique, passionnée de sentir, de vivre).
Après 1830 et la représentation d'Hernani de Victor Hugo, il s'étend aux domaines dramatique et romanesque. Le théâtre romantique, héritier du drame bourgeois et du populaire mélodrame (mélodrame : sacrifie la vraisemblance à l'extraordinaire, la rationalité psychologique à l'intensité de l'effet), crée un nouveau genre : le drame.
Le drame mêle sans distinction le sublime (noblesse des sentiments, grandeur des situations) caractéristique de la tragédie, au grotesque (rire, bassesse, laideur) caractéristique de la comédie.
Un des grands modèles du drame est en conséquence Shakespeare