Le romantisme
Le Romantisme est le premier grand chapitre de l’histoire littéraire du XIXe siècle, « la grande révolution littéraire moderne », une remise en question de la doctrine classique relative à l’intemporalité et à l’universalité des valeurs littéraires et l’affirmation de valeurs spirituelles nouvelles, exprimant un phénomène de civilisation beaucoup plus vaste, une transformation globale des mentalités et des sensibilités, qui a profondément marqué la vie intellectuelle en France, la littérature et les arts.
L’esprit romantique, dont la littérature constitue le reflet privilégié, est le signe d’un changement profond dans la représentation que l’homme se fait de lui-même et de ses rapports avec le monde, une nouvelle conception sur l’individu, la société et l’histoire, mais aussi une manière originale de penser et de sentir, de vivre et de s’exprimer.
Cette extraordinaire effervescence spirituelle et artistique que fut le romantisme est l’œuvre des générations qui ont vécu les grands bouleversements historique de la fin du XVIIIe siècle, la Révolution de 1789, l’Empire avec ses guerres, ses victoires et ses défaites, les mouvements révolutionnaires de la première moitié du XIXe siècle. Tout comme la Révolution française de 1789 pour la vie sociale et politique, le romantisme a proclamé la liberté dans l’art, pour briser les conventions devenues tyranniques et pour instaurer les droits de l’individu.
Mais la sensibilité et la pensée romantique s’affirment beaucoup plus tôt, au siècle des Lumières, où « esprits éclairés » et « âmes sensibles » coexistent au sein d’un même espace mental, quelquefois chez le même individu, qui se trouve pris entre deux exigences contradictoires qui se disputent en lui la prédominance.
Il y avait bien dans l’espace mental des Lumières certains éléments dont la fusion allait constituer l’esprit romantique, une sensibilité, qualifiée de préromantique par certains historiens de la littérature. L’attention accordée aux