J’ai perdu jusqu’à la fierté Qui faisait croire à mon génie. Quand j’ai connu la Vérité, J’ai cru que c’était une amie ; Quand je l’ai comprise et sentie, J’en étais déjà dégoûté, Et pourtant elle est éternelle, Et ceux qui se sont passés d’elle Ici-bas ont tout ignoré. Dieu parle, il faut qu’on lui réponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleuré. Introduction : 1) amorce : rappel sur le « mal du siècle » propre aux Romantiques. 2) Présentation de l’extrait : Musset → incarnation du poète romantique. « Tristesse » : poème écrit parmi ses dernières œuvres. Le poète n’est plus à l’apogée de son œuvre, il est reclus dans son désespoir et connaît une véritable déchéance : alcool, drogue, liaisons nombreuses et sans lendemain. Ce poème est une de ces dernières pièces connues. Le sonnet apparaît donc comme un bilan de cette déchéance qu’il subit. Texte trouvé par hasard par un ami, écrit pendant une nuit d’insomnie et non destiné à la publication. Expression d’un thème récurrent dans la poésie française adapté à la situation personnelle du narrateur. Alfred de Musset (né à Paris le 11 décembre 1810 et mort également à Paris le 2 mai 1857) est un poète et un dramaturge français de la période romantique. Lycéen brillant, Alfred de Musset abandonne vite ses études supérieures pour se consacrer à la littérature à partir de 1828-1829. Dès l'âge de 17 ans, il fréquente les poètes du Cénacle de Charles Nodier et publie en 1829, à 19 ans, Contes d'Espagne et d'Italie, son premier recueil poétique qui révèle son talent brillant. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché ».En décembre 1830, sa première comédie La Nuit Vénitienne est un échec accablant qui le fait renoncer à la scène pour longtemps. Il choisit dès lors de publier des pièces dans La Revue des Deux Mondes avant de les regrouper en volume sous le titre explicite Un Spectacle dans un fauteuil. Il publie ainsi une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles ? en 1832, puis Les